Qualité des documents de construction
Entre les années 1930 et 1980, les bâtiments étaient généralement construits sur un ensemble de dessins ne dépassant pas 30 feuilles et englobant toutes les disciplines. La conception et les stratégies de construction étaient assez simples à l’époque, et les entrepreneurs devaient déchiffrer l’intention et la traduire en construction.
De nos jours, la conception des bâtiments s’est améliorée sur de nombreux fronts. Les conceptions sont plus complexes et tiennent compte des nouvelles connaissances sur la science du bâtiment, l’efficacité énergétique, la longévité et la durabilité, ainsi que les logiciels et la technologie, ce qui permet d’inspirer le concepteur. On peut soutenir que ce qui n’a pu être réalisé il y a quelques décennies est maintenant possible.
Cependant, les retards dans les échéanciers, l’escalade des coûts, les changements, l’ingénierie de la valeur et un nombre obscène de demandes d’information sont souvent la réalité dans les projets des secteurs public et privé partout au Canada. La cause fondamentale de ces problèmes est presque toujours la qualité des documents de construction (ou leur absence).
Une étude récente du BCCM a révélé que « les problèmes de qualité des documents de conception découlent d’un manque de temps, de frais inadéquats et de renseignements insuffisants sur les conditions existantes ». En tant que professionnels de l’industrie, nous devons prendre position pour veiller à ce qu’on nous accorde suffisamment de temps et de frais pour terminer le travail. Oui, la technologie nous a permis, à bien des égards, d’accomplir la tâche avec plus de précision, mais elle ne nous a pas permis de l’accomplir plus rapidement ou mieux. Nous devons encore apporter attention aux détails.
En 2018, on a estimé que les erreurs de communication et les renseignements inexacts et inaccessibles coûtent environ 31,3 milliards de dollars par année au marché américain de la construction. On peut raisonnablement extrapoler que nous perdons nous aussi des milliards de dollars à cause de la mauvaise qualité des documents de construction et de la mauvaise communication. L’étude de recherche du BCCM a fait remarquer qu’une erreur qui coûte 100 $ pendant la planification préalable pourrait coûter 1 000 $ pendant la phase de conception et 10 000 $ pendant la construction.
Nous savons que la mauvaise qualité des documents entraînera :
- Une augmentation des travaux de réaménagement pendant la construction (ce qui entraînera du stress, de l’épuisement professionnel et de la frustration compte tenu des contraintes de temps)
- Une perte de temps de productivité sur le site
- Des retards et dépassements de coûts (demandes de modification à profusion)
- Une modification de l’inspiration conceptuelle en fonction du budget et du temps requis
Assurons-nous que du temps est alloué pour la création de documents de construction et que les frais appropriés sont facturés et attribués. Assurons-nous que le personnel que nous affectons aux projets est bien formé, compétent et comprend ce qu’on attend d’eux. Prenons le temps d’éduquer, de communiquer et de collaborer avec les intervenants de l’industrie pour en apprendre davantage sur les matériaux et les pratiques de construction. Instaurons un processus d’assurance et de contrôle de la qualité avant la délivrance des documents pour la soumission. Nous sommes des professionnels, alors nous devons éduquer et conseiller nos clients en conséquence.
À votre service. Nous sommes CSC.